trouve la tombe d’Aimé MARTIN, auteur des Lettres à Sophie, de l’Education des Mères de famille, etc.
Aimé MARTIN, disciple et continuateur de Bernardin de Saint-Pierre, cultiva en même temps les sciences et la littérature. Son style simple, coulant sans écume, était l’image de son esprit et de son âme. Il vivait par le cœur, c’est par là aussi qu’il est mort. Il épousa la veuve de Bernardin de Saint-Pierre, qui repose à côté de lui.
Nous voici devant le beau monument qui a été élevé à BOIELDIEU par une souscription nationale. La face principale de ce monument est ornée d’un médaillon qui reproduit les traits du célèbre compositeur (105).
Devant Boïeldieu est une tombe exactement semblable à celle d’Aimé Martin ; elle renferme les restes de BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, de VIRGINIE, sa fille et du général GAZAN, son gendre.
L’auteur du charmant épisode de Paul et Virginie fut l’homme le plus inoffensif du monde ; mais sa philosophie douce et aimante ne l’arracha pas aux traits venimeux de l’envie. Il succéda à Buffon dans la direction du Jardin-des-Plantes, et se donna un mal inouï pour y installer les bêtes féroces de Versailles, qui, par suite de la résolution, se trouvaient sans asile pour reposer leur tête et leurs grilles. Au milieu du vacarme que faisaient ses nouveaux hôtes, l’illustre historien de la nature n’entendait pas la révolution qui grondait au dehors. Il eut vent cependant qu’un économiste proposait d’empailler ses bêtes au lieu de les nourrir, et sortit de sa retraite pour plaider leur cause. Les hommes d’alors, qui se dévoraient entre eux, s’attendrirent sur le sort du tigre, et la ménagerie fut sauvée. Peu de temps après, Bernardin de Saint-Pierre fut proscrit lui-même, et tomba ensuite dans une misère profonde qui ne l’empêcha pas de poursuivre ses Études et ses Harmonies de la nature.
A deux pas, au dessous de la tombe de Bernardin de Saint-Pierre, se trouve celle de Mlle DUGAZON,