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Mais le ruisseau demain rafraîchira les roses
Elles retrouveront son mobile miroir,
Et moi ! comme les fleurs qui s’effeuillent écloses,
La mort va me cacher sous les ailes du soir.
J’ai froid, et je voudrais m’attacher à la vie,
De ce cœur pour aimer ranimer ta chaleur ;
Tel, après ses adieux, un tremblant voyageur
Jette un dernier regard sur la douce patrie !

Aux approches de la mort, Elisa Mercœur filtra goutte à goutte dans ses vers les trésors de son cœur et de son imagination. Sa conversation était une ode sans fin ; on se pressait autour d’elle pour assister à cette angélique explosion d’idées tristes et de sentiments généreux. Elle s’éteignit à l’âge de vingt-cinq ans !

Nous quittons ici le sentier de Labédoyère pour prendre celui de Lauriston, qui se trouve en face du tombeau d’Elisa Mercœur. Nous y voyons d’abord, à droite, le monument en marbre de la comtesse FRESIA, fille du général piémontais, comte Fresia d’Oglianico, ancien gouverneur de Venise, et veuve du comte de Lamotte, ancien sénateur.

La comtesse FRESIA fut une des femmes les plus gracieuses de l’époque impériale ; la nature semblait l’avoir formée pour séduire et orner une cour.

A quelques pas du monument de la comtesse Fresia on aperçoit un peu sur la droite celui de VISCONTI (142).

Quirinus VISCONTI, savant antiquaire romain, fut d’abord destiné à l’Eglise, où in ne voulut pas entrer. Il devint ministre de l’intérieur sous le gouvernement provisoire des Romains, en 1797 ; fut obligé ensuite de se réfugier en France, où il se fit naturaliser, et devint directeur des musées, académicien, etc.