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docteur BLANDIN, qui concourut aussi par ses travaux aux progrès de la science médicale, et expira en guettant pour ainsi dire la mort ; car il indiqua, dit-on, par un signe l’instant où son pouls s’arrêta.

Vis-à-vis de la sépulture Blandin se trouve celle du comte KLEIN, lieutenant-général et ancien sénateur. Ce guerrier, qui devait tout à Napoléon, ne fut pas des derniers à l’abandonner, et, comme ses collègues du sénat, il colora sa défection du nom de patriotisme. Louis XVIII en fit un pair de France.

En montant et en tournant à droite dans cette direction nous rencontrons à gauche, après la chapelle Raffart, le petit monument en marbre de Joseph CHÉNIER, l’auteur du fameux Chant du départ.

Frère d’André Chénier par le sang, Marie-Joseph CHÉNIER le fut aussi par le génie. Il fut incarcéré en même temps que lui, faillit périr de la même manière, et rien n’ébranla sa conviction. Il savait que l’ingratitude du peuple est la couronne civique de ceux qui se détonent pour sa cause, et la révolution bien dirigée lui parut toujours un idéal sublime auquel toutes les nations devaient aspirer. Son génie était républicain comme son âme.

Avant de mourir Joseph Chénier fit graver les vers suivants sur la tombe qui devait le recevoir :

Auprès d’André Chénier avant que de descendre.
J’élèverai la tombe où manquera sa cendre,
Mais où vivront du moins et son doux soutenir
Et sa gloire et ses vers dictés pour l’avenir.

Continuons à monter jusqu’à la Chapelle Bergon et Dupont, en face de laquelle nous traversons l’îlot