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gravés sous son nom, racontent la catastrophe dont il fut victime :

Il marchait à grands pas au temple de Mémoire,
Et cueillait ou chemin la palme des talents.

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

Un gouffre s’est ouvert ; sur son bord suspendu,
Longtemps dans les bras de son frère,
Du trépas il est défendu.
Noble et touchant accord ! illusion trop chère.
Les flots cruels ne Pont rendu
Que pour Punir en cette terre
A l’objet qu’il avait perdu.

Entrons à gauche dans l’îlot après avoir dépassé la sépulture Vallin, et dirigeons-nous de manière à passer devant la porte de la grande pyramide qui sert de sépulture à la famille CLARY : à six pas de cette pyramide vous voyons, derrière la sépulture Muller et Soehnée, un petit piédestal lotit de travers sans ornement ni entourage : c’est le monument du célèbre JUNOT, duc d’Abrantès, ancien gouverneur de Paris, etc. (311).

JUNOT commença sa fortune en écrivant sous la dictée de Napoléon au siège de Toulon. Il n’avait pas besoin d’encre pour son papier, vu qu’il se servait d’un crayon : (d’ailleurs la montagne pelée jusqu’aux os où il se trouvait n’avait ni terre ni sable à lui offrir) mais il ne daigna pas tourner la tête au bruit d’un boulet qui venait de s’aplatir à quelques pieds de lui, ce qui est déjà quelque chose, et Napoléon, qui savait déjà juger les hommes, s’attacha Junot et l’éleva rapidement. Général des hussards et gouverneur de Paris en 1806, Junot fut placé, l’année suivante, à la tête de l’armée de Portugal, conquit ce royaume, et y reçut le litre d’une de ses victoires. Battu ensuite par le duc de Wellington à la bataille Vimiera, il fut obligé