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épouse Ermengarde, Guy son fils, Milo et Burs, ses frères, se réconcilièrent en même temps. Étienne de Venousse écuyer, fils de Itier de Venousse, T. iii, p. 27. s’était mis en possession du bois de Revisy, l’avait fait couper, après en avoir chassé les gardes forestiers de l’abbaye. Il reconnut aussi ses torts en 1235 ; il avoua qu’il n’avait aucun droit dans ces bois, demanda pardon des violences qu’il avait exercées envers les moines, et s’offrit de réparer tous les dommages qu’il avait causés.

Le chapitre de Saint-Martin de Tours, effrayé du rapide accroissement de l’abbaye de Pontigny, craignit que bientôt elle n’effaçât son petit monastère de Chablis. C’est pourquoi, par une délibération de 1198, le chapitre arrêta que l’abbaye de Pontigny ne posséderait pas plus de trente-six arpens de vigne à Chablis ; qu’elle continuerait d’en payer dix muids de vin de rente ; qu’elle n’y pourrait acheter aucune propriété ; qu’elle conserverait seulement ses possessions actuelles. Cette défense de s’agrandir dans une autre contrée était un effet des petites rivalités féodales. Pour conserver la prééminence dans un pays, il fallait veiller à ce qu’aucun voisin puissant n’y fît des acquisitions importantes. En 1188, le chapitre de Saint-Étienne de Sens fit à l’abbaye de Pontigny la remise des dîmes sur ses biens d’Avrolles ; T. ii, p. 56 et 59. mais on fit promettre auparavant à l’abbé et aux moines, qu’ils ne feraient aucune nouvelle acquisition sur cette commune, soit en terres ou en prés, soit en bois ou en vignes. Milès de Bouilly était convenu avec cette même abbaye, qu’elle T. {iii, p. 53. n’achèterait aucun bien au-delà de l’Armançon, sans sa permission.