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de l’abbaye de pontigny.

une telle estime, qu’il le promut au cardinalat le 12 mars, environ l’an 1191. Les abbés que nous avons rencontrés jusqu’ici, tous très-remarquables par leur savoir, leurs vertus éminentes, auraient élevé l’abbaye à une splendeur sans pareille sous leur longue autorité, si le bien de l’Église ne les eût rappelés presque aussitôt à des fonctions plus importantes.

Vers ce même temps, Guillaume comte de Joigny, donna à l’abbaye de Pontigny, pour le salut de son âme et le salut de celles de ses parens, la permission de pêcher dans ses rivières pendant dix jours et dix nuits, chaque année. Il ajouta une exemption de toute espèce de droits, soit qu’ils voyageassent, soit qu’ils achetassent ou qu’ils vendissent. Cette donation eut lieu à Pontigny, en 1180, en présence de Guichard, archevêque de Lyon, de Hugues, archidiacre de Sens, et de plusieurs seigneurs. Neuf ans après, Guillaume donna encore T. ii, p. 403. quatre livres de rente sur le péage de Joigny vingt sous devaient être employés à l’entretien de la lampe du grand-autel, et soixante pour faire célébrer, chaque année, son anniversaire. Enfin, en 1199, il fit don à l’église de Cîteaux de dix livres de rente sur le péage de Joigny, pour subvenir aux besoins des abbés pendant le chapitre-général. Il prie l’archevêque de Sens, quel qu’il soit, de veiller à ce que son don soit acquitté exactement, et de ne pas craindre d’excommunier celui de ses successeurs qui oserait en contester la validité. Il possédait les censives de Coulange-la-Vineuse et d’Accolay, dont il disposa aussi en legs pieux.