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histoire.

obligé de faire le voyage de Rome pour consulter le pape. A peine fut-il arrivé dans cette grande ville qu’il fut atteint de la peste, et qu’il y mourut en 1184, avant que d’avoir obtenu un jugement du pape. Son corps, rapporté à Pontigny, fut inhumé dans le sanctuaire, sous une tombe de porphyre, à gauche en allant à l’autel. Il serait plus honorable pour sa mémoire d’avoir repris humblement le gouvernement de son monastère, que d’avoir été en cour de Rome. Il eut laissé à ses successeurs un nouveau sujet d’édification. Il fut poussé à cette démarche par les sollicitations de son frère Gile. Cela ne diminua rien de l’estime que l’on avait eue pour lui. Sa mémoire demeura en vénération. Il est compté parmi les saints de l’ordre de Cîteaux.



MÉNARD.

T. i, p. 18 Ménard ou Mainard était abbé de Fontaine-Jean lorsqu’il fut élu abbé de Pontigny en 1184. Il occupe une place distinguée parmi les abbés qui se sont le plus signalés par leur zèle. Il se trouva à Cîteaux pour aider les pères à composer, pour les chevaliers de Calatrava, une règle et des constitutions que le grand-maître accepta, en se soumettant à l’abbé de Morimon et à ses successeurs. Le pape Clément III le prit pour arbitre de quelques différens entre Maurice,évêque de Paris, et les chanoines de Saint-Exupère. Enfin, le pape conçut pour lui