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Tels étaient les exemples de sainteté qui brillaient à Pontigny.

T. ii, p. 93. Ce fut encore sur l’abbaye de Pontigny que l’évêque de Poitiers jeta les yeux pour mettre la réforme dans l’abbaye du Pin, que son extrême pauvreté avait pour ainsi dire dissoute. Après avoir pris l’avis de son chapitre et celui du pape Alexandre, qui lui avait écrit plusieurs fois à ce sujet, l’évêque de Poitiers remit cette maison à l’abbé de Pontigny, ne croyant pas pouvoir trouver en France un monastère plus capable de relever celui du Pin et d’y faire fleurir piété. En effet, l’abbé de Pontigny envoya au Pin un prieur et des moines de son abbaye. Cette maison, qui touchait à sa ruine, reprit toute sa régularité, devint un sujet d’édification pour la ville de Poitiers, dont elle était proche. C’était l’année 1163.

Voyez pièces justificatives.Le pape Alexandre III adressa deux bulles à Guérin et aux moines de Pontigny, pour les consoler en les prenant sous sa protection : car nos pays en étaient venus à un tel point de barbarie, que des religieux qui n’avaient pour armes que la prière, qui élevaient sans cesse les mains au ciel pour la conversion de leurs persécuteurs, n’étaient pas sans craintes pour leurs fermes et pour la vie de ceux qui les cultivaient. « Il est juste, dit le pape, que le Saint-Siège couvre de sa protection ceux qui embrassent la vie religieuse, de peur que des conseils téméraires ne les détournent de leur


    sum observantiis disciplinæ submittere non erubescis ! In te nunc, frater, veram probamus illam esse sententiam quâ dicitur : cum consummatus fuerit homo tunc incipit.