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de l’abbaye de pontigny.

jouissaient, ainsi que l’usage dans toute la forêt d’Othe, dans les bois qui appartiennent à l’archevêque de Sens et à l’évêque de Troyes.

La vaste forêt d’Othe, dont il a déjà été parlé s’étendait depuis Joigny jusqu’à plusieurs fois Troyes ; elle rappelle ces époques où les Gaules, peu habitées, étaient couvertes de bois. Chaque contrée avait un nom particulier, comme Franquil ou Francœur, vers Sormery ; Valgomer ou Vaugomer[1], du côté de Joigny ; le bois du chasseur, du château Witton, de Saint-Étienne, de Saint-Pierre, de Saint-Loup. Elle prit aussi le nom des plusieurs même se sont villages qui l’avoisinaient formés en reculant les limites de cette forêt, et en ont tiré leurs surnoms, comme Aix-en-Othe Bercenay, Bligny, Bussy, Nogent, Paroy et Séant-en-Othe. L’archevêque de Sens, l’évêque de Troyes, les établissemens religieux de ces deux villes, les comtes, les seigneurs voisins, l’abbaye de Pontigny et celle de Dilo, possédaient cette forêt dans toute son étendue[2]. Le peu de parti que l’on tirait de

  1. Vallis Gomeri.
  2. Léothéric, archevêque de Sens, donna la partie vers Arces à l’abbaye de Saint-Pierre de Sens en 1006. Hugues-le-Chasseur permit, en 1140, aux habitans de Bœurs, de mettre en culture ce qu’ils voudraient de la forêt d’Othe, les tenant quittes de toute rétribution. Henri, dit le Sanglier archevêque de Sens, avait accordé la même permission à l’abbaye de Dilo en 1127. Erard de Brene vendit deux mille arpens de cette forêt à Gaulthier Cornut, archevêque de Sens (1241) ; celui-ci, en mourant, en laissa les trois quarts aux archevêques ses successeurs, et le reste aux chanoines de sa cathédrale. Seguin de Saint-Florentin et Reine, son épouse, possédaient dans cette