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de l’abbaye de pontigny.

fidèles, ou occasionner des différens à l’occasion des propriétés, les abbés voisins se réunissaient pour dresser des réglemens sur la conduite qu’ils devaient tenir à cet égard. C’est pourquoi, en 1142, Guichard, abbé de Pontigny, saint Bernard, abbé de Clairvaux, et quatre abbés de Prémontré, convinrent ensemble que pour le bien de la religion, l’ordre de Cîteaux et celui de Prémontré ne feraient point d’établissemens plus près de quatre lieues les uns des autres ; que les granges seraient à une lieue de distance, et que les maisons des religieuses seraient éloignées au moins de deux lieues de celles des religieux.

T. ii, p. 145.

Un accord passé à Belle-Cire en 1146, entre les moines de Pontigny et les chanoines de Dilo, nous apprend les vastes possessions de ces deux maisons au-delà des rives de l’Armançon. On y voit aussi que les riches prairies de cette contrée étaient en vaine pâture, sans valeur, dédaignées même des serfs et abandonnées gratuitement aux moines, qui y faisaient paître des troupeaux de gros et de menu bétail. Les frères de Dilo ne devaient pas construire de granges, ni conduire de bétail dans la vallée qui s’étend de Cancicuria (c’est le nom latin de la charte) vers la Vanne par la Brétonnerie, et depuis la Vanne en revenant vers Chailley et retournant vers le ruisseau qui coule de Cérilly dans la même rivière. Ils n’avaient également pas de droits dans les pâturages qui s’étendaient de Cancicuria vers l’Auson, de là vers Coursan, et de Coursan à Neuvy et à Soumaintrain, en revenant par Germigny, et de là en suivant l’Armançon jusque à Brienon. De