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de l’abbaye de pontigny.

rellement sur les saints Évangiles[1] qu’ils répartiront les impôts avec justice, tant sur eux-mêmes que sur les autres habitans, et qu’ils leur rendront compte de leur gestion, si ceux-ci le réclament.

L’abbé et les religieux ajoutent que les successions passeront désormais aux plus proches parens, et que s’il arrivait que quelqu’un mourût sans qu’on lui connût d’héritiers, les religieux tiendraient son bien en dépôt pendant une année, au bout de laquelle s’il ne se présentait pas de réclamations, ils en demeureraient paisibles possesseurs. Enfin, ils donnent, ottroient et transportent au dessus dits borgois et borgoises, clercs et autres habitans en la dite ville de Venousse, tout leur droit, toute l’action réelle et personnelle, la segnorie, la saisine, la propriété et la possession que li dit religieux puent et devront avoir ès héritaiges.

L’impôt total pour l’année 1346 fut fixé à quinze livres tournois, qui devaient être payées en la borserie (trésorerie) de l’église de Pontigny le jour de la feste de sainct Andrier l’apostre. L’acte fut scellé du scel et contre-scel de la prévôté de Saint-Florentin, en présence de témoins, le mercredi après la fête de saint-Martin d’hiver.

À cette époque, la commune de Venousse était florissante les franchises qu’elle venait d’obtenir répandaient la joie dans toutes les familles. Une ère nouvelle de prospérité et de bonheur semblait s’ou-

  1. P. 151.C’est-à-dire en mettant la main sur le livre même de l’Évangile. On lit dans une charte de 1342 : Tactis corporaliter sacrosanctis evangeliis. Dans ces siècles de foi, c’était un serment inviolable.