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pouvoir l’atteindre. Il fut appelé le Père Lièvre, surnom que porte encore sa postérité. Ces épreuves, qui se renouvelaient en France, et surtout en Bourgogne depuis un siècle, tombaient en désuétude, et on blâmait les juges qui les permettaient encore.

Le fameux procès qui existait depuis long-temps entre la commune de Chéu et celle de Jaulges, contre la commune de Ligny-le-Châtel et celle de Varennes, au sujet de huit cents arpens de pâtis attenants à la forêt de Contest, fut enfin jugé en 1855. Les deux premières communes voulaient que l’on partageât ces terres par portions égales entre les quatre communes les deux autres voulaient qu’elles fussent partagées par feux ; c’était l’esprit de la loi. Comme la commune de Ligny-le-Châtel était très populeuse, relativement à celle de Chéu et à celle de Jaulges, celles-ci ne voulaient point consentir au partage. L’affaire fut portée au tribunal d’Auxerre, qui rejeta les prétentions des habitans de Chéu et de Jaulges ; ils en appelèrent à Paris, où ils furent encore condamnés ; enfin, le conseil-d’État fut appelé à rendre un jugement, qui confirma leurs condamnations précédentes. Les pâtis furent partagés par feux.

Le 50 juillet 1829, soixante-cinq maisons de Chéu furent réduites en cendres. La violence du vent était si grande, que des mèches de glui furent emportées jusqu’à Beugnon, qui est éloigné de deux lieues. Toutes ces maisons rebâties et couvertes en tuile, (car cette dernière condition était nécessaire pour obtenir des secours de la caisse des incendiés établie à Auxerre) ont changé totalement l’aspect de cette