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histoire

loris faits à l’abbaye, cent vint arpens de terre avec les maisons, les granges et les étables.

L’abbé de Ferrière confirma plusieurs contrats de vente de son prédécesseur, sur lesquels il n’était pas possible de revenir. Après avoir réglé les affaires du dehors, il s’occupa de réparer l’abbaye, reconstruisit à neuf les cloîtres du silence, fit boiser le chapitre et l’ancien réfectoire, tels qu’ils se voyaient encore en 1789. Il fit peindre à fresque la chapelle de saint Thomas de Cantorbéry. Le peintre le représenta à genoux, d’un côté de l’autel, et son frère le seigneur de Maligny de l’autre. Cette chapelle est démolie. On voit encore au dehors de l’Église des restes de cette peinture sur un pan de mur de la croisée au levant.

Ce sage supérieur fit beaucoup de bien à son abbaye. Il mourut le 25 janvier 1525, à l’âge de quarante-deux ans, après un gouvernement de neuf ans et six mois. Il fut enterré dans le chapitre, vis-à-vis la chaire abbatiale.


JACQUES DE JAUCOURT II.

Les beaux temps de l’abbaye de Pontigny ne s’étendent pas plus loin. Depuis quatre cents ans qu’elle était fondée, elle offrait le spectacle édifiant de l’amour de Dieu, de l’abnégation de soi-même, de la pénitence, du travail et de la charité. On y était pauvre pour soi, riche et consolant pour les malheureux. La vertu persécutée, la faiblesse opprimée,