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de l’abbaye de pontigny.

Tonnerre, vicomtes de Ligny, exerçaient alors régulièrement sur cette maison leur protectorat despotique. Une charte, que les abbés de Pontigny regardaient comme apocriphe,rapportait que le 9 novembre 1421, T. ii, p. 395.Jeanne de Châlons avait été reçue dans l’église de Pontigny par les religieux, qui étaient allés à sa rencontre en procession ; que l’abbé Jean de Bienville avait fait serment sur le grand autel qu’il la reconnaissait comme garde gardienne, souveraine, proteciresse, conservairesse de la dite église et de ses membres, droits et appartenances ressortissant et estant de la chastellenie, ressort, souveraineté et baronie du dit Ligny-le-Chastel. Jeanne de Châlons avait exposé que la terre de Ligny avait été séparée du comté de Tonnerre auquel elle était attachée depuis long-temps, mais qu’un arrêt rendu à son avantage, contre Louis, Jean et Hugues de Châlons, ses frères, lui avait rendu la terre de Ligny, dans laquelle elle venait exercer ses droits de suzeraineté. L’hommage exigé par les comtes de Tonnerre était appelé l’hommage d’homme vivant et d’homme mourant, parce qu’à la mort d’un abbé le comte de Tonnerre, ou son représentant, se rendait à l’abbaye ; les religieux lui rappelaient que leur défunt abbé lui avait rendu foi et hommage, et en même temps ils lui présentaient leur nouvel abbé, qui lui rendait le même hommage.

Les abbés de Pontigny tentèrent plusieurs fois de se soustraire aux énergiques prétentions des comtes de Tonnerre, mais la prescription de ces derniers l’emporta toujours. Pierre, abbé de Pontigny, rendit cet hommage en 1504. Il fut rendu de nouveau