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histoire

dame Jeanne de Châlons, jadis comtesse de Tonneerre, dame de Saint-Agnan en Berry, de Ligny-le-Châtel et de Bonrepos en Bresse, la quelle fonda une messe à perpétuité dans l’Eglise de céans ; elle trépassa en 1400. Dieu, parpitié, veuille avoir l’âme d’elle, amen. »

Margot, ou Marguerite de Bouilly, avait été inhumée à Pontigny, en 1317. Pierre, seigneur de Boos, représenté tout armé sur sa tombe, y avait aussi reçu les honneurs de la sépulture, en 1334, ainsi que Droin Quarré de Lichère, mort en 1325. Ils reposent l’un et l’autre dans le chapitre.

C’est à peu près l’époque où l’on cessa de se faire inhumer dans les monastères, ou dans d’autres lieux révérés. Les guerres civiles, en tenant les monastères fermés et les seigneurs toujours sous les armes, arrêtèrent les translations solennelles et amenèrent d’autres temps et d’autres mœurs. On négligea également l’usage des cercueils en pierres, qui furent remplacés par des cercueils en planches, ce qui fit une grande réduction dans les frais funéraires. Quand on considère les démarches et les sacrifices qu’entraînaient les grandes inhumations, on ne peut s’empêcher d’accorder un tribut d’admiration à la foi vive de ces hommes chrétiens qui, convaincus de leur néant, semblaient se jeter, après leur mort, aux pieds des moines, pour implorer le secours de leurs prières et se faire ouvrir les portes des cieux. Les cendres de ces seigneurs, respectées d’âge en âge et mêlées à celles de tant de saints religieux, mériteront toujours la vénération des peuples qui habitent ces lieux.

Les particuliers se faisaient également remarquer