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de l’abbaye de pontigny.

le vœu de chasteté perpétuelle qu’il avait fait autrefois, sous la protection de la Sainte-Vierge. Il fut si fidèle à veiller sur son cœur et ses sens, que les auteurs de sa vie assurent qu’il ne contracta jamais aucune souillure contre la pureté.

Tous les jours, il assistait à l’office de la nuit, dans l’église de Saint-Méry il demeurait long-temps en prière, et entendait la messe de grand matin. Ensuite, il se rendait aux écoles publiques, sans prendre de nourriture. Il jeûnait souvent. Les vendredis, il jeûnait au pain et à l’eau, portait un rude cilice, et mortifiait ses sens en toutes manières. Ce qu’il recevait pour son entretien, était ordinairement distribué aux pauvres. Il vendit jusqu’à ses livres pour assister de pauvres étudians qui étaient malades. Il mangeait rarement plus d’une fois par jour ; il dormait sur un banc ou sur la terre nue. Il passa trente ans sans se déshabiller. Le lit que l’on voyait dans sa chambre servait uniquement à cacher ses austérités.

Ses études terminées, il prit le degré de maître-ès-arts, et il enseigna publiquement les mathématiques. Comme cette occupation le détournait de ses exercices de piété, il s’adonna à l’étude de la théologie, fut reçu docteur en cette faculté, et ordonné prêtre. Il se livra alors à la prédication. Ses paroles portaient tellement l’empreinte de l’esprit de Dieu, qu’on ne pouvait l’entendre sans être édifié. Ses disciples devinrent célèbres par leur savoir et leur sainteté. Sept d’entre eux entrèrent dans l’ordre de Cîteaux le même jour.

Edme, de retour en Angleterre, se mit à ensei-