Page:Henriet - Le paysagiste aux champs, 1876.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
L’ÉTÉ DU PAYSAGISTE.

rante toises ed’bâtiment tout neuf. — Ça vaut la démarche.

— Je préfère ces chaumières et ce bel arbre…

— Vous le trouvez biau, c’t âbre-là ! vous voulais rire…

— Non pas.

— Vous ne voyez point qu’il est mort au p’tit faîte… y a dix ans que c’t âbre-là devrait être abattu. — Y ne profite pu… »

Puis il en vient aux questions : il s’informe si votre état est « d’un bon gâgnage », juge que vous devez « reporter votre travail sur autre chose… » et conclut invariablement que « ça n’est pas fini… », ce qui veut dire en bon français : « Ça n’est pas beau, mais ça pourra le devenir… »

Ou bien encore, il vous dira : « Faut voir ça de loin… »

N’importe ! la glace est rompue ; vous avez maintenant des répondants dans la localité, et si quelque butor vous regarde de travers et s’avise de grogner entre ses dents : « D’où sort-il encore, ce Parisien-là[1], planté sur le

  1. Règle générale : pour le campagnard, tout inconnu est un « Parisien ». Quand un paysan constate la présence d’étran-