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xiv

Deux paysagistes s’aimaient de solide amitié. Ensemble ils étaient entrés dans la carrière ; ensemble ils avaient battu les sentiers et les buissons, goûtant les mêmes ivresses, confondant leurs rêves et leurs espérances. L’un élargissait les horizons de la nature avec un sentiment poétique dont son âme était le foyer ; l’autre, d’humeur inquiète, cherchait en dehors de lui-même la poésie, comme don Juan, l’amour. Une curiosité fiévreuse, un irrésistible désir de voir, l’emportèrent bientôt aux lointains pays. Il alla des cimes neigeuses du Nord aux sables brûlants de l’Afrique, cherchant partout les