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INTRODUCTION.

les plus proches, avaient assisté à la cérémonie, et depuis lors on n’apprit plus rien des deux époux. Seulement on sut, au bout de quelque temps, que le comte de R. avait disparu. Quelquesuns parlèrent de sa mort, d’autres de sa fuite ; mais personne ne put jamais acquérir à cet égard une certitude. Madame de R., malgré sa grande fortune, encore accrue par son mariage, vivait dans la retraite la plus profonde, avec une mère fort âgée et fort infirme. La vie du château de R. était singulièrement monotone ; ceux qui l’habitaient ne se révélaient au dehors que par le bien qu’ils faisaient, et les abondantes aumônes qu’ils répandaient par les mains du curé, le seul étranger qui fût admis dans leur intérieur.

La mère de madame de R. mourut. On dit qu’elle avait été consumée d’un chagrin secret. Madame de R., à peine