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OLIVIER.

la jeune marquise de Nanteuil. Pendant qu’une foule de papillons dorés voltigeaient autour d’elle afin de s’en faire remarquer, Olivier semblait s’en occuper moins que de toute autre. Attiré près d’elle par un invincible attrait, il ne lui parlait cependant jamais, et n’adressait la parole qu’aux personnes qui l′approchaient le plus : quoique sa conversation tout entière lui fût destinée, ce n’était cependant point à elle qu’il l’adressait et pendant qu’il paraissait ne la voir ni l’entendre, ses regards, toutes les facultés de son esprit et de son âme étaient employés à suivre ses moindres mouvemens, à interpréter jusqu’à ses mots, jusqu’à ses gestes les plus insignifians. Il est une foule de jeunes étourdis qui, pour se dédommager des conquêtes qu’ils ne font pas, par celles qu’ils veulent avoir l’air de se donner, affectent de parler mystérieusement aux femmes et