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THÉORIE DE LA DISPERSION DE HELMHOLTZ

cette formule représente encore assez bien la variation de l’indice dans le spectre ultra-violet.

Mais pour le spectre infra-rouge aucune de ces formules ne suffit.

Briot avait été conduit par des prévisions théoriques à penser que l’expression de devait contenir un terme en mais, les expériences sur le spectre visible n’ayant pas mis l’existence de ce terme en évidence, il fut amené à rejeter les vues théoriques qui avaient été son point de départ. Au contraire, pour bien représenter les phénomènes dans le spectre infra-rouge, il est nécessaire d’introduire ce terme.

La théorie doit encore rendre compte d’un autre phénomène : quand un rayon lumineux traverse un milieu, il s’affaiblit en général et l’expérience montre que cet affaiblissement dépend de la longueur d’onde Le spectre est parsemé de bandes ou de lignes obscures, souvent fort étroites qui occupent la place des radiations les plus affaiblies.

Enfin il faut expliquer les phénomènes de dispersion anormale
Fig. 32.
qui consistent en ce qui suit :

Si un faisceau de lumière blanche traverse un prisme creux, formé par des lames de verre à faces parallèles et contenant une dissolution de fuchsine, les rayons verts sont absorbés et remplacés dans le spectre par une bande obscure. Si la dispersion était normale en se déplaçant dans un certain sens d’une extrémité à l’autre du spectre, on trouverait le rouge, le jaune, la bande noire, le bleu et le violet (fig. 32). Au lieu de cela, on trouve le bleu, le violet, la bande noire, le