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INTENSITÉ LUMINEUSE, DÉFINITION EXPÉRIMENTALE

l’une expérimentale, et l’autre théorique ; car nous voulons comparer la théorie à l’expérience, et, pour que cette comparaison soit possible, il faut bien en définir les deux termes.

Expérimentalement l’intensité se mesure à l’aide de trois sortes de phénomènes : 1o les effets physiologiques ; 2o les effets chimiques (photographiques) ; 3o les effets calorifiques de la lumière. À chacune de ces classes de phénomènes correspond une définition de l’intensité. Il n’est pas évident a priori que ces trois définitions sont équivalentes, et de fait il n’en est rien. Nous savons par exemple que l’intensité de l’action chimique d’un rayon varie avec sa couleur. Lorsqu’il s’agit de comparer deux rayons homogènes de même couleur, il est possible que l’effet physiologique soit proportionnel à l’effet chimique et il paraît bien en être ainsi dans le cas d’une onde plane ; mais dans les cas plus délicats, comme dans les expériences récentes de M. Otto Wiener, un seul mode d’évaluation est possible, c’est celui qui est fondé sur la photographie.

Nous sommes maîtres cependant d’adopter l’une de ces définitions et d’en examiner les conséquences.

Nous conviendrons donc de dire que deux lumières ont une égale intensité quand elles produisent dans le même temps la même action sur une plaque photographique ; qu’une lumière a une intensité plus grande ou plus petite qu’une autre suivant que, dans le même temps, elle produit sur une plaque sensible une action plus grande ou plus petite que cette autre.

Cette définition est purement expérimentale.

8. Définition théorique. — Au point de vue théorique,