Page:Henri Poincaré - Théorie mathématique de la lumière, Tome 1, 1889.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
THÉORIE MATHÉMATIQUE DE LA LUMIÈRE

celle que vous considérez, et la non-communication du mouvement en arrière, n’ont lieu qu’à raison d’un rapport déterminé qui subsiste, dans l’onde donnée, entre les condensations et les vitesses propres des molécules fluides, et nullement à raison de l’interférence des ondes élémentaires parties de tous ses points à des instants différents. »

64. Dans sa réponse à cette lettre, Fresnel, après avoir répondu à d’autres objections de Poisson, arrive enfin à la véritable explication de l’anomalie qui avait si longtemps arrêté les géomètres. Il y a, dit-il, deux choses à considérer dans le mouvement d’une molécule : la vitesse dont elle est animée, et son écartement de sa position d’équilibre, il en résulte deux systèmes d’ondes dérivées.

Mais, avant de citer ce passage de Fresnel, nous devons donner quelques explications au sujet de ce qu’il appelle la loi du cosinus.
Fig. 6.
À l’époque où avait lieu cette controverse, Fresnel avait déjà fait sa grande découverte de la transversalité des vibrations. Mais Poisson et les géomètres de son temps se refusaient à l’admettre. Aussi Fresnel, désireux de diminuer la divergence de ses vues avec celles de Poisson, et convaincu que sa théorie de la diffraction était également applicable à toutes les hypothèses, raisonne-t-il constamment comme si les vibrations étaient longitudinales.

C’est ainsi qu’il arrive, par un raisonnement qui ne serait d’ailleurs pas à l’abri de tout reproche, à cette conséquence