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CONCLUSIONS

241. Dans l’étude de chaque phénomène nous avons exposé parallèlement plusieurs théories rendant également bien compte des faits observés. Ces théories peuvent d’ailleurs se rattacher à l’un des deux groupes suivants : celles où l’on suppose comme Fresnel l’élasticité du milieu constante ; celles où on admet avec Neumann que la densité de l’éther est constante. Nous n’avons trouvé aucune raison pouvant faire préférer l’une de ces hypothèses à l’autre. Seule l’explication de l’aberration par l’entraînement partiel de l’éther peut faire pencher la balance du côté de l’hypothèse de Fresnel ; car l’entraînement partiel de l’éther suppose que la densité de l’éther n’est pas la même dans tous les milieux. Mais, comme nous l’avons fait remarquer, il est difficile de se bien rendre compte de ces phénomènes d’aberration et aucune théorie n’est satisfaisante. Il n’y a donc pas là de raison suffisante pour décider du choix d’une théorie.

D’ailleurs nous ne pouvons nous plaindre d’être dans l’impossibilité de faire un choix. Cette impossibilité nous montre que les théories mathématiques des phénomènes physiques ne doivent être considérées que comme des instruments de