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ABERRATION ASTRONOMIQUE

dépendent pas non plus du mouvement du milieu où ils se produisent. Si et sont les temps mis par deux rayons pour aller d’un point à un point dans le cas où le milieu est en repos, ces temps seront tous deux augmentés de la même quantité si on suppose le milieu en mouvement ; par conséquent la différence des temps ne variera pas et les phénomènes d’interférence resteront les mêmes dans les deux cas.

En un mot les phénomènes optiques ne peuvent mettre en évidence que les mouvements relatifs par rapport à l’observateur de la source lumineuse et de la matière pondérable. C’est ce qui a lieu dans l’aberration où l’observateur et l’astre observé ne sont pas animés du même mouvement ; c’est ce qui arrive aussi dans l’expérience de M. Fizeau où l’eau contenue dans les tubes possède un mouvement relatif par rapport à l’observateur. Un seul fait ne s’accorderait pas avec ces conclusions ; c’est la variation du plan de polarisation de la lumière réfléchie sur le verre avec l’orientation de la direction lumineuse par rapport à la vitesse de rotation de la Terre. Cette influence a été constatée par M. Fizeau mais la difficulté des expériences ne lui a pas permis d’en être absolument certain.

239. Hypothèses de Fresnel. — L’explication que nous avons donnée de l’aberration et les conséquences que nous avons tirées de l’expression du temps employé par la lumière pour aller d’un point à un autre d’un milieu en mouvement, reposent sur l’hypothèse que la vitesse d’entraînement de l’éther contenu dans un milieu en mouvement est L’indice de réfraction n’est pas une constante ; il varie avec