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et abandonné des procédés devenus impuissants en face des problèmes plus délicats qui restaient à résoudre.

Peut-être, toutefois, n’avait-il pas aperçu toute la portée de sa découverte ; en la rattachant à des principes plus généraux, Tisserand l’éclairait d’un jour nouveau, et il allait en tirer un parti inattendu.

L’inventeur n’avait appliqué sa méthode qu’à la Lune ; la thèse de Tisserand a pour but de l’étendre à la grande inégalité de Jupiter et de Saturne ; mais elle fait entrevoir bien d’autres applications.

L’un des plus beaux titres de gloire des fondateurs de la Mécanique céleste, un de ceux auxquels ils attachaient le plus de prix, c’est la démonstration de la stabilité du Système solaire.

Dans certains cas, pourtant, cette démonstration restait en défaut et les effets perturbateurs, loin de se balancer, semblaient d’abord s’accumuler. C’est ce qui arrivait, par exemple, pour la planète Hécube et pour certains satellites de Saturne.

Par une modification judicieuse et ingé-