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Tantôt il mettait en évidence, par la seule puissance du calcul, l’aplatissement de Neptune, que les lunettes ne peuvent déceler, et, à des distances plus prodigieuses encore, celui d’Algol, qui ne nous apparaît que comme un point lumineux immobile.

Son Traité de Mécanique céleste sera pour nous et pour nos successeurs ce qu’a été pour nos pères le Livre de Laplace : un résumé fidèle et complet de l’état de la Science, résumé où les découvertes personnelles de Tisserand occupent une large place.

Par l’élégance, la concision, la clarté, l’ampleur, ce grand Ouvrage n’est pas indigne de son immortel modèle.

Le dernier volume a paru, il y a quelques mois ; il est heureux pour la Science que notre Collègue ait eu le temps d’achever son œuvre. Mais pourquoi faut-il qu’il n’ait pu jouir du repos relatif qu’il avait si bien gagné après cet immense labeur !

Tisserand nous appartenait depuis 1878. Secrétaire du Bureau pendant de longues années, il nous a apporté dans ces fonctions ses habitudes de conscience et de tranquille