priétés du temps ne sont donc que celles des horloges, comme les propriétés de l’espace ne sont que celles des instruments de mesure.
Ce n’est pas tout ; le temps psychologique, la durée bergsonienne, d’où le temps du savant est sorti, sert à classer les phénomènes qui se passent dans une même conscience ; il est impuissant à classer deux phénomènes psychologiques qui ont pour théâtre deux consciences différentes ou a fortiori deux phénomènes physiques. Un événement se passe sur la Terre, un autre sur Sirius ; comment saurons-nous si le premier est antérieur au second, ou simultané, ou postérieur ? ce ne pourra être que par une convention.
Mais on peut envisager la relativité du temps et de l’espace à un point de vue tout différent. Considérons les lois auxquelles le monde obéit ; elles peuvent s’exprimer par des équations différentielles ; nous constatons que ces équations ne sont pas altérées, si l’on change les axes rectangulaires de coordonnées, ces axes restant fixes ; ni si l’on change l’origine du temps, ni si l’on remplace les axes rectangulaires fixes par des axes rectangulaires mobiles, mais dont le mouvement est une translation rectiligne et uniforme. Permettez-moi d’appeler la relativité psychologique si elle est envisagée au premier point de vue et physique si elle l’est au second. Vous voyez tout de suite que la relativité