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celui qui a avec tous ses camarades la relation énoncée. Non, répondent leurs adversaires, la connaissance du genre ne vous fait pas connaître tous ses individus, elle vous donne seulement la possibilité de les construire tous, ou plutôt d'en construire autant que vous voudrez. Ils n'existeront qu'après qu'ils auront été construits, c'est-à-dire après qu'ils auront été définis; n'existe que par sa définition qui n'a de sens que si l'on connaît d'avance tous les individus de et en particulier . Il ne servirait à rien de dire, ajoutent-ils, que ce n'est pas un cercle vicieux de définir par sa relation avec , que cette relation est en somme un postulat qui peut servir à définir  ; car il faudrait établir au préalable que ce postulat n'implique pas contradiction, mais ce n'est pas d'ordinaire ce qu'on fait dans ce genre de définitions. On démontre d'abord que quel que soit le genre , dont tous les individus sont supposés connus, il existe un être qui a avec ce genre la relation en question ; c'est-à-dire que l'existence de cet être n'entraîne pas la contradiction ; il resterait à faire voir qu'il n'y a pas contradiction entre l'existence de cet être et l'hypothèse que cet être fait lui-même partie du genre.

Le débat pourrait se poursuivre longtemps ; mais le point que je voudrais mettre en évidence, c'est que si ce genre de définitions était admis, la