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Tous les objets que nous aurons jamais à envisager, ou bien seront définis en un nombre fini de mots, ou bien ne seront qu’imparfaitement déterminés et demeureront indiscernables d’une foule d’autres objets ; et nous ne pourrons raisonner congrument à leur endroit, que quand nous les aurons distingués de ces autres objets avec lesquels ils demeurent confondus, c’est-à-dire quand nous serons arrivés à les définir en un nombre fini de mots.

Si nous considérons un ensemble, et que nous voulions en définir les différents éléments, cette définition se décomposera naturellement en deux parties ; la première partie de la définition, commune à tous les éléments de l’ensemble, nous apprendra à les distinguer des éléments qui sont étrangers à cet ensemble ; ce sera la définition de l’ensemble ; la seconde partie nous apprendra à distinguer les uns des autres les différents éléments de l’ensemble.

Chacune de ces deux parties devra se composer d’un nombre fini de mots. Si on parle de tous les éléments d’un ensemble dont on donne la définition, on veut parler de tous les objets qui satisfont à la première partie de la définition et qu’on pourra achever de définir par telle phrase d’un nombre fini de mots que l’on voudra. On ne vous donne que la moitié de la définition, vous pouvez