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chapitre i. — définition des probabilités

questions de probabilités, et dans le seul but de provoquer des réflexions sur ce sujet, je ferai encore remarquer qu’une probabilité peut être subjective. L’on a des raisons personnelles de croire telle hypothèse plus probable que telle autre.

La probabilité peut aussi s’objectiver, en statistique par exemple le nombre probable des personnes qui mourront dans une année est tant ; cependant il s’en écartera un peu. Dans quelles limites nos prévisions seront-elles vérifiées ? Pourquoi seront-elles vérifiées ?

Il y a là quelque chose de mystérieux, d’inaccessible au mathématicien.

Quoi qu’il en soit, l’ordre que je suivrai dans l’exposé mathématique des probabilités sera celui que j’ai indiqué plus haut.

Je commencerai par des problèmes où les cas possibles sont en nombre limité ; puis j’étudierai, au sujet des cas en nombre très grand, le théorème de Bernoulli et ses conséquences, la probabilité des causes, les problèmes où entrent des constantes arbitraires le nombre des cas devenant infini, j’exposerai la théorie des erreurs, branche fort importante, et j’apprendrai, enfin, à déterminer des lois ou des fonctions arbitraires.