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tion se produisant en 0 et cessant après quelques instants, il ne restera plus que des ondes se propageant vers la droite et s'éloi- gnant de plus en plus du centre d'ébranlement 0. Notre intégra- tion devra donc s'étendre à cette partie de l'espace où la perturba- lion subsiste encore. Pour avoir l'énergie totale il faut considérer une infinité de droites émanant de 0, dans tous les sens, et intégrer par rapport à tous les plans perpendiculaires à ces droites. Il résulte donc de là : 1° Que cette énergie totale mesure l'impulsion qui a produit la perturbation. 2° Que si le système produisant de l'énergie électromagnétique n'envoyait cette énergie que dans une seule direction, il recule- rait comme le ferait une pièce d'artillerie. 3° Que si le système envoie de l'énergie dans tous les sens il y aura compensation entre ces impulsions partielles et par suite le centre de gravité du système restera au repos. Il ne suffit donc pas de dire que la valeur moyenne de la résul- ta-nte est nulle. Mais traduisons cela en chiffres pour faire voir que le recul prévu par la théorie de Lorentz n'est pas négligeable. Suppo- sons un système qui envoie dans une direction quelconque une quantité d'énergie représentée par trois millions de joules; le calcul montre que le recul correspondant pourrait imprimer à une masse de 1 kilogramme une vitesse de 1 c.m. par seconde. 352. — On pourrait encore dire que si le principe de l'égalité de l'action et de la réaction semble violé, cela tient peut-être à ce qu'on n'a pas tenu compte du mouvement de l'éther. Tenons donc compte de cette objection et voyons a quelle conclusion cela nous conduira. Pour que le principe en question ne soit pas violé il faut que la projection de la vitesse de l'éther sur l'axe des x soit représentée par (h— g) : c'est le vecteur radiant à une constante près ; cela nous amène à la conclusion suivante : si le