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direction : il vient en AB"

aucun travail, puisque l'action d'un

courant fermé est normale à l'élément ; une rotation autour de A le ramène ensuite en AB, et en n'effectuant encore qu'un travail infini- ment petit d'ordre supérieur. Il n'existe donc pas de potentiel, puisqu'on a pu ramener l'élément à sa position initiale sans que le travail total effectué soit nul ; ce travail total se réduit à celui qui a été effectué pour amener AB en A'B'. La contradiction avec la théorie de Weber n'est qu'apparente. On a sup- posé, dans cette théorie, les molécules électriques animées d'un mouvement uniforme ; cela n'est possible que pour un courant fermé, non pour un courant ouvert. A l'extrémité d'un courant ouvert en effet les molécules électriques s 'arrêtent ; leur accélé- ration n'est donc pas nulle. Les éléments voisins des extrémités n'obéiraient pas t1 la loi d'Ampère, parce qu'il y aurait à tenir compte de l'accélération des molécules électriques qui y circu- lent, accélération qui n'est plus nulle. Il y aurait donc diver- gence entre les deux théories si on avait à O faire, par exemple, a un courant fermé et à une portion de courant entièrement libre. Mais ce n'est pas le cas où l'on se place d'or- dinaire quand on examine expérimentalement l'action d'un courant fermé sur un élément de courant. En effet, quand on étudie l'action d'un con- ducteur fermé sur un élément mobile AMB, cet élément mobile AMB fait partie lui-même d'un courant fermé et ses extrémités A et B sont mobiles le long de conducteurs fixes. Il n'y a pas alors d'accélé- ration pour la molécule qui arrive en A ou en A'

et, dans ce

cas, la théorie de Weber nous conduit a la loi d'Ampère. On trouve alors, en effet, que les forces qu'indiquent les deux lois admettent toutes deux un potentiel, et le même potentiel ; seu-