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235. Théorie de M. Rowland ('). — Avant M. Potier, M. Rowland avait essayé de concilier la théorie de la polarisation rotatoire magnétique avec la théorie électromagnétique de la lumière en introduisant une hypothèse dont l'origine résulte d'une interprétation d'un phénomène découvert peu de temps auparavant par M. Hall (2). Rappelons en quoi consiste le phénomène de Hall. Soit ABCD (fig. 35) un conducteur métallique très mince taillé en forme de croix, parcouru par le courant d'une pile de A en B et dont les extrémités CD de la branche transversale communiquent avec un galvanomètre. En déplaçant les points d'attache des fils du gal- vanomètre on arrive facilement à ce qu'aucun courant dérivé' ne traverse le galvanomètre. L'appareil étant ainsi disposé, si on le place dans un champ magnétique très intense de telle sorte que son plan soit perpendiculaire à la direction du champ on voit qui donnent les composantes du moment électromagnétique, soit aux équations qui donnent le mouvement d'une molécule d'éther. Ces deux groupes d'équations contenant des dérivées du troisième ordre conduisent, comme nous l'avons vu, à la rotation du plan de polarisation. Le mode d'exposition de M. Potier, qui n'est d'ailleurs pas identique dans les deux notes, diffère donc beaucoup de celui que nous avons adopté; il se rap- proche de celui que nous suivrons dans l'exposé de la théorie de M. Rowland. (') Philosophical Magazine, avril 1881 ; MASCART et JOUBERT. Traité d'électricité, t. 1, p. 702 et suiv. (2) American Journal of Mathematics, t. II, 1879.