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229. — Une autre difficulté de la théorie découle de l'appli- cation des propriétés des tourbillons d'Helmholtz aux tourbillons moléculaires d'un milieu soumis au magnétisme. En effet il faut nécessairement que l'énergie de ce milieu ait pour valeur Or, si 01, , y sont, comme l'admet Maxwell, les compo- santes d'un tourbillon d'Helmholtz l'énergie kinétique du milieu a une valeur toute différente. Il paraît assez difficile d'aplanir cette difficulté. On ne pourrait guère y parvenir qu'en modifiant profondément la théorie de Maxwell et ces modifications la rapprocheraient de la théorie proposée par M. Potier. 230. Théorie de M. Potier. — Cette théorie est fondée sur les deux hypothèses suivantes : i°La matière pondérable participe dans une certaine mesure, variable avec la longueur d'onde, au mouvement de l'éther ; 2" Les molécules d'un corps pondérable deviennent de vérita- bles aimants sous l'action d'un champ magnétique. La première hypothèse, déjà admise par Fresnel, semble con- firmée par les expériences de M. Fizeau sur l'entraînement de l'éther; la seconde est conforme au mode ordinaire d'interpréta- tion dès propriétés magnétiques ou diamagnétiques des milieux pondérables. De ces deux hypothèses il résulte que chaque molécule aiman- tée du milieu éprouve un déplacement périodique lorsqu'un rayon traverse ce milieu. En général ce déplacement n'est pas une translation, les deux pôles de l'aimant se déplaçant de quan- tités inégales; la direction de l'axe magnétique d'une molécule change donc périodiquement ainsi que les composantes de son moment magnétique et, par suite, des forces électromotrices d'induction prennent naissance dans le milieu. Ces forces s'ajou- tant à celles qui résultent de la perturbation magnétique consti- tuant la lumière, la loi qui lie cette perturbation au temps se trouve modifiée et on conçoit que le plan de polarisation change d'azimut