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magnétiques. Ainsi que le fait observer ce dernier, cette iden- tité de propriétés est une confirmation de l'existence d'un fluide servant de véhicule a l'énergie. «  Remplir l'espace d'un nouveau milieu toutes les fois que l'on doit expliquer un nouveau phénomène ne serait point un procédé bien philosophique ; au contraire, si, étant arrivés indé- pendamment, par l'étude de deux branches différentes de la science, à l'hypothèse d'un milieu, les propriétés qu'il faut attribuer à ce milieu pour rendre compte des phénomènes élec- tromagnétiques se trouvent être de la même nature que celles que nous devons attribuer a l'éther luminifère pour expliquer les phénomènes de la lumière, nos raisons de croire a l'exis- tence physique d'un pareil milieu se trouveront sérieusement confirmées. » Maxwell. Traité d'Electricité, t. II, § 781. 176. L' éther et le fluide de Maxwell jouissant des mêmes propriétés, la lumière doit être considérée comme un phénomène électromagnétique et le mouvement vibratoire qui produit, sur notre rétine, l'impression d'une intensité lumineuse doit résulter de perturbations périodiques du champ magnétique. S'il en est ainsi, des équations générales de ce champ doit pouvoir se déduire l'explication des phénomènes lumineux. C'est à cette explication qu'on a donné le nom de Théorie électromagnétique de la lumière. Cette théorie conduit nécessairement à des relations entre les valeurs des constantes optiques et des constantes électriques d'un même corps. Si ces relations se trouvent satisfaites numéri- quement par les données de l'expérience, elles constitueront autant de vérifications, indirectes mais néanmoins très probantes, de la théorie. L'une des meilleures vérifications de ce genre est l'ac- cord satisfaisant que l'on constate entre les valeurs .trouvées par Foucault, Fizeau et M. Cornu pour la vitesse de propagation de la lumière et celle qu'on déduit de la théorie électromagnétique. Cherchons donc la formule qui exprime cette vitesse en fonction des constantes électriques mesurables du milieu où s'effectue la propagation. 177. Équations de la propagation d'une perturbation magnètique dans un diélectrique. — Tous les corps transpa- rents étant des isolants plus ou moins parfaits, si toutefois on