Page:Henri Poincaré - Électricité et optique, 1901.djvu/137

Cette page n’a pas encore été corrigée

aucune action sur un point extérieur. Par conséquent l'action du solénoïde se réduit a celles de deux masses magnétiques + — diù et — — dw situés aux extrémités de AB. Ce sont les pôles du solénoïde. Si la courbe AB est limitée, le solénoïde a deux pôles égaux et de noms contraires ; si la courbe AB a une de ses extrémités à l'infini le pôle correspondant du solénoïde est rejeté a l'infini et l'action du solénoïde se réduit à celle de l'autre pôle ; enfin si la courbe AB est fermée le solénoïde n'a plus de pôles. 124. Solénoïdes et courants. — L'expérience montre que l'ac- tion d'un solénoïde fermé sur un courant est nulle. De ce fait expérimental il est facile de déduire que l'action d'un solénoïde ouvert ne dépend que de la position de ses pôles.. Soient T le potentiel relatif à l'action exercée par un solénoïde ACB (fig. 28) sur un courant se déplaçant dans son voisinage et T' le potentiel relatif à l'action d'un second solénoïde BD A choisi de manière à former avec le premier un solénoïde fermé; nous aurons pour le potentiel de l'ensemble de ces deux solénoïdes T+T'=o. Cette égalité est satisfaite tant que le solénoïde ACBDA reste fermé, quelles que soient les déformations que nous fassions subir aux portions qui le composent. Si en particulier nous ne déformons que le solénoïde ACB le potentiel de BDA conserve la même valeur T' et, à cause de l'égalité précédente, T ne varie pas. Le potentiel d'un solénoïde ACB conserve donc la même valeur quand ses pôles A et B restent dans les mêmes positions ; en d'autres termes le potentiel ne dépend que de la position des pôles du solénoïde. 125. — Le raisonnement précédent subsiste encore lorsque l'un des pôles, B par exemple, du solénoïde ACB est rejeté à l'infini, car il suffit pour obtenir un solénoïde fermé d'y adjoindre