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VII

l’être narquois. — le quadrille des lanciers. — la maîtresse au bal. — jalousie.


Il y avait de l’autre côté de ce monsieur une sorte d’être narquois, dont un sourire éternel sillonnait les lèvres épaisses. Il tenait un bout de cigare éteint entre les dents jaunes qu’il montrait à tout le monde avec un air de jubilation profonde ; d’ailleurs parfaitement silencieux. Je vous laisse à penser si sa joie dut diminuer lors du bruit causé par le nez de son malheureux voisin. Je dois le dire, l’hilarité fut générale ; elle s’accrut encore lorsqu’au douzième éternûment l’ivrogne, avec un calme parfait, tira une seconde fois sa tabatière de corne et l’offrit flegmatiquement au monsieur sérieux, qui machinalement y puisa de nouveau.

Alors l’homme en blouse commença ses confidences. J’y compris peu de chose ; je remarquai seulement qu’il se frappait maintes fois la poitrine avec des gestes véhéments, affirmant qu’il jouissait d’une conscience pure et d’un cœur héroïque.

Cependant le nain avait glissé son violon entre ses deux petites jambes, comme une grande personne eût pu faire