Page:Henri Maret Le tour du monde parisien 1862.djvu/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.

243
LE TOUR DU MONDE PARISIEN.

maladie qui a rongé ses os ? Ne voyez-vous pas qu’il sent encore mauvais ? Vous savez tuer, messieurs ; vous ne pouvez pas faire revivre.

Eh bien ! c’est un malheur. Si chétifs que vous soyez, je voudrais que cette puissance vous fût donnée. Nous avons besoin d’un autel et d’un Dieu ; nous avons soif d’admiration et de respect. Plutôt que de manquer d’idole, je suis prêt, pour ma part, à adorer Octave, à saluer les proscriptions. C’est pourtant chose impossible ; nul ne me suivrait dans ce temple. Nous ne respectons plus ce que nous respections ; mais nous n’adorons pas encore ce que vous voulez adorer. Vous avez brûlé les vivants et la terre garde bien ses morts.

Ô démolisseurs stupides (ainsi vous nommait Musset) ! si vous pensiez un instant au but de tous vos efforts, vous vous arrêteriez épouvantés et tremblants. Eh ! ne songez-vous pas que ces grandes gloires, sapées par vos outils, vous couvrent de leur poussière, et que le public, qui voit de si grands noms souillés, ne sait pas même les vôtres et ne vous connaît pas.

« Mon cher, dis-je, les proverbes… »

Il y avait une querelle sur la Grève.

On sait ce qu’est une querelle à Paris ; et, quelque ténébreux que soit l’endroit choisi par deux êtres pour se disputer, quelque étroit même que soit l’espace, le chiffre 300 ne saurait, en aucun cas, suffire à représenter le nombre des assistants.