Ce je ne sais quoi, c’est de la poésie. Vous dites, il est vrai, que la poésie est morte. Comme si l’âme pouvait mourir : Faites ce qu’il vous plaira ; vous n’empêcherez jamais le pauvre de redouter ce nom d’hôpital. Hôpital, cela veut dire : endroit où l’homme fait aumône à l’homme et l’humilie. Il y a des hôpitaux d’animaux. Hôtel-Dieu, cela veut dire un temple, une église, une foi…, une puissance supérieure qui s’incline, une cohabitation avec ce Christ qui a dit : les premiers seront les derniers. C’est l’égalité devant le ciel.
Hôpital, Hôtel-Dieu, c’est exactement la même chose, hommes pratiques ! C’est tout à fait différent, ô poètes !
Lecteur bénévole, permets que je laisse là ma plume. Je suis devenu sentimental, comme un oracle des dames, broché de jaune. Laisse-moi respirer l’air du dehors ; la comédie qui se joue dans la rue me rendra toute ma gaieté ; je te reviendrai hilarant, comme le bonhomme Rabelais, cet étrange buveur, dont les plaisanteries font rire à vingt ans, et parfois pleurer à quarante.
En sa qualité de palais, l’Hôtel-Dieu jouit des bénéfices d’une garde vigilante. Cette garde est représentée par quelques bonshommes, revêtus du costume des douaniers, et abrités, comme Socrate le souhaitait pour lui-même, dans une maison de verre, assez semblable aux guérites des marchands de journaux. Leur consigne consiste à demander, à l’étranger qui gravit le perron, dans quel endroit du vaste hôtel il dirige ses pas. Comme il y a beaucoup à parier pour