la rive, le vieillard avait vu (car il voyait alors) une centaine d’hommes s’éparpiller sur les toits et en arracher les ardoises.
« Après les toits vinrent les murs, après les murs les fondations.
« À deux heures de l’après-midi, il ne restait plus une pierre, et l’on parlait, chose horrible ! de démolir Notre-Dame.
« Le même jour, on avait saccagé Saint-Germain-l’Auxerrois et dansé sur l’autel.
— Pourquoi tout cela ? demanda l’enfant. Pourquoi saccager une église ? pourquoi piller un hôtel ? pourquoi surtout démolir Notre-Dame ?
« En voulait-on au clergé ? en voulait-on à l’évêque ? en voulait-on à l’art ?
— Non, répondait l’aveugle, on en voulait au roi. »
Peut-être eût-il dû ajouter ces paroles :
Le peuple ressemble à ce voyageur qui, pour sauver sa famille et lui-même, fait éclater l’incendie et couvre dix lieues de forêts de cendres et de débris, quand le boa qu’il redoutait fuit à l’horizon. Ira-t-on demander compte à cet homme des arbres qu’il a brûlés, des fruits qu’il a perdus, du désert qu’il a fait ? Bien des hommes peut-être mourront dans ce désert ; ils auraient vécu dans la forêt. Nul cependant n’accuse l’incendiaire.
Et qu’importe, dit-on, s’il a ruiné quelques arpents de trop ? Il est sauvé.
Dans toute révolution, il y a le côté noble et le côté infâme, la face et le revers.
En ce temps-là, la face, ce fut juillet 1830 ; le revers, février 1831.
Aujourd’hui le jardin de l’Archevêché est abandonné en