Je ne sache qu’un mobile aux actions humaines :
L’intérêt.
Or, l’intérêt, c’est la vanité.
Et l’intérêt se montre même dans les religions.
Il n’y a pas de religions sans croyance à l’immortalité. N’est-ce pas l’intérêt du fidèle d’acheter des jouissances infinies par quelques maux terrestres ?
Et cela est si vrai que cette parole nous est dite chaque jour. Non-seulement cette parole sort des religions, mais elle seule fait les religions ; elle seule donne des croyants.
Et quelle plus grande vanité à satisfaire que celle d’occuper un trône au paradis ?
Ici, par vanité nous n’entendons pas chose vaine, Dieu nous en garde et la raison aussi ! nous voulons dire : Satisfaction de désir ambitieux.
Est-il mal qu’il en soit ainsi ?
Non certainement, puisque c’est la loi de nature.
Que dirions-nous d’un homme qui ferait le bien sans espoir ?
Qu’il est un sot.
Que dirions-nous d’un homme qui se damnerait pour sauver son prochain ?
Qu’il est un fou.
Et toutes les religions le diraient avec nous, car ne doit-on pas sacrifier l’univers pour le seul salut de son âme, et n’est-il pas écrit dans le Livre des Livres :