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température pendant l’hiver ; c’est du moins que nous eûmes occasion d’observer avec M. G., quand nous visitâmes Royat pendant les grands froids du mois de décembre 1829.

Le paysage était alors bien différent de ce qu’il est pendant les belles journées du mois de mai ; ce ne fut qu’après avoir traversé des endroits recouverts de trois à quatre pieds de neige, que nous parvînmes jusqu’au vallon où se trouvent les grottes. Celles-ci ressemblaient plutôt à des cavernes volcaniques qu’à des sources d’eau froide ; des blocs de lave noire paraissaient au milieu de la neige, et les parois de la grotte étaient encore tapissés de verdure ; une vapeur épaisse sortait constamment de l’ouverture, et disparaissait bientôt dans l’air ; le ruisseau lui-même et toutes les petites sources dont les eaux se rendent dans le vallon, répandaient cette même vapeur qui ne s’élevait pas au-dessus de la coulée de lave. La cause en était dans la grande différence de température des eaux et de l’atmosphère. Le thermomètre centigrade était à 19 degrés au-dessous de 0, et les eaux étaient à 11° au-dessus ; il y avait donc une différence de 30 degrés qui produisait cette quantité de vapeurs. L’eau paraissait chaude lorsqu’on y plongeait la main, et la neige fondait sur son passage ;