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La vallée s’ouvre alors dans la Limagne, souvent couverte de vapeurs qui lui donnent l’aspect d’une mer éloignée.

Nous entrâmes bientôt sous l’ombrage de ces vieux châtaigniers ; nous traversâmes des prés-vergers arrosés par une eau limpide, émaillés par les fleurs bleues des myosotis, et les corolles dorées des renoncules. L’eau qui coulait de toutes parts entretenait ces plantes dans une fraîcheur que nous ne nous lassions pas d’admirer, et elles se développaient avec tant de vigueur qu’elles cachaient la lave de Gravenoire sur laquelle le village est bâti[1]. Des rues sales et étroites, presque toujours humides ; des maisons mal bâties, dont l’intérieur est à peine éclairé par quelques lucarnes, des escaliers extérieurs, et dont la solidité n’est pas à l’épreuve ; enfin, une église gothique[2]

  1. Royat doit son origine à un monastère de l’ordre de saint Benoît, qui s’y établit au sixième siècle. Le sol couvert de broussailles et de buissons (rubi, d’où dérive le nom latin de ce village, Rubiacum, Rubiac, Royat), fut défriché et cultivé par les religieux, qui y attirèrent quelques familles à qui ils cédèrent quelques fonds ; la population s’accrut, il s’y forma une paroisse.
    Il y a environ cent ans que de Clermont on ne voyait pas ce village, qui aujourd’hui est à découvert et se voit dans toute son étendue. — En 1356, il fut en partie détruit par un grand incendie, qui eut lieu à la fin du mois d’août, vers les huit heures du soir. (Delarbre).
  2. Cette église fut bâtie au septième siècle. On voit encore autour