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Il est peu de vallées qui présentent autant de fraîcheur que celle-ci, et qui soient situées dans une aussi belle position. Une pelouse unie et couverte de fleurs en tapisse les flancs ; des arbres fruitiers répandent partout leur ombrage, et le bois que l’on aperçoit au loin sur le versant opposé, descend jusque sur les bords du ruisseau qui disparaît sous son feuillage. Quelques rochers nus s’élancent au milieu des arbres, et forment la crête des montagnes. Le volcan de Gravenoire élève sa cime brûlée au-dessus de la verdure, et les châtaigniers fleuris, qui ceignent sa base en forme de ceinture, ombragent encore le village de Royat, qui paraît au loin à une grande profondeur.


    La lave de Pariou y pénétra par cette ouverture, et forma un lac de matière fondue, qui occupait la partie la plus basse, où elle s’est figée, et où elle forme aujourd’hui la chère de Villars. Lorsque le bassin de lave eût acquis un certain niveau, il se déversa par une autre échancrure dans la vallée de Villars, où la lave descendit en cascades de feu. Ce cirque devait être déjà en partie comblé quand la lave y descendit. On ne remarque sur ses bords aucune trace de volcanisation, car toutes les pouzzolanes qui y sont accumulées proviennent de l’éruption de Pariou. C’est donc un de ces cirques d’explosion, comme il semble en exister un si grand nombre à la surface de la terre, et comme nous en avons plusieurs en Auvergne dans les terrains évidemment volcaniques. Ces derniers ont été transformés en lacs profonds, tandis qu’ici la lave a pris la place de l’eau, et s’est rassemblée dans le fond du bassin.