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foule de petites plantes qu’elles emportent dans leur mouvement de rotation, comme la terre entraîne dans sa course autour du soleil tous les objets qui se trouvent à sa surface.

Près du dernier moulin, nous rencontrâmes encore une petite source dont les eaux étaient recueillies dans une auge de pierre, et nous vîmes devant un passage très-étroit entre le mur du moulin et la lave dans laquelle cette gorge est creusée. Nous parvînmes à traverser ce passage sans nous mouiller les pieds, et nous nous trouvâmes en face du plus beau point de vue de Fontanat. Plusieurs roues tournent avec rapidité et dispersent autour d’elles la surabondance des eaux qui leur communiquent le mouvement. Ces gouttes d’eau montent, descendent, se croisent en tous sens, prenant successivement la teinte des objets environnans. Le trop-plein et plusieurs cascades en lancent encore dans les airs une nouvelle quantité, qui retombe en pluie fine sur les mousses dont les digues sont couvertes. La blancheur de ces eaux écumantes contraste avec les masses de lave noire sur lesquelles elles s’épanchent, et avec les bouquets d’arbre que l’humidité entretient dans une fraîcheur continuelle. Des blocs de rochers détachés de la vallée, et entraînés par le ruiis-