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vos habits sont bientôt mouillés par une pluie invisible, et si vous atteignez le sommet d’une montagne, à peine osez-vous en descendre. Si le brouillard moins épais permet de distinguer quelques objets, leurs dimensions sont toujours augmentées ; un rocher que l’on est sur le point d’atteindre parait une montagne isolée, et l’œil qui ne peut mesurer la profondeur des ravins les prend souvent pour des précipices. Mais qu’un coup de vent balaye les nuages, toute l’illusion cesse, chaque objet reprend sa place, et le soleil achève de débarrasser l’atmosphère de quelques nuages pelotonnés, qui semblent se dissoudre à mesure qu’ils s’élèvent.

D’autres fois les nuages arrêtés autour du puy de Dôme se transforment en pluie qu’un vent d’ouest dirige toujours du même côté, et dont on ne peut prévoir la fin. Le meilleur parti à prendre lorsqu’on se trouve en course avec de telles circonstances, et surtout quand on a le projet de gravir le puy de Dôme, est de remettre à une autre fois un voyage que l’on pourrait faire sans danger, mais qui deviendrait très-désagréable. La pluie a dans les montagnes un caractère particulier ; les gouttes d’eau moins éloignées de leur point de départ, touchent la terre pour ainsi dire sans faire de