Page:Henri Lecoq Itinéraire de Clermont au puy de Dôme 1836 (FR631136102 A 30162 IV).pdf/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(52)

chapeau jusqu’au lendemain matin, puis on le voit diminuer de densité, jusqu’à devenir translucide, puis transparent, et disparaître comme il s’est formé. Ce chapeau, exactement appliqué sur le sol, démontre bien l’attraction qu’exerce la masse du puy sur ce nuage ; son épaisseur est égale partout, et l’on en voit quelquefois deux l’un sur l’autre, et conservant toujours la forme que détermine la surface sur laquelle ils sont appliqués. Les rayons affaiblis du soleil qui disparait au delà des plaines de la Creuse, viennent souvent dorer ce dôme de vapeurs qu’un léger coup de vent enlève quelquefois avec une rapidité incroyable.


    beaux temps, d’un petit chapeau de vapeurs très-différent des nuages qui s’arrêtent habituellement à sa cime. La forme de ce chapeau est régulièrement convexe, son contour circulaire ; il a toujours une demi-transparence ; ses bords vont en s’amincissant, et se perdent insensiblement dans l’air ambiant. On n’observe ce phénomène que sur les montagnes très-dominantes et isolées. Il y a long-temps qu’on l’a remarqué au mont Pilate, dont le sommet se voit de Lucerne et le domine, et cette montagne en a pris son nom, mons Pileatus. Je l’ai souvent observé aussi à la cime du pic du midi de Bagnères ; et dans le nombre des noms qu’il a anciennement portés, je trouve celui de Pic Peylade. On comprend sans peine comment ce petit nuage se forme ; c’est l’humidité de l’atmosphère que l’absorption de la chaleur condense autour du sommet, quand la température de celui-ci est inférieure à celle de la couche d’air dont il est environné. »