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frage granulée et aux primevères, dont les fleurs étaient encore épanouies dans le mois précédent.

Dans les bois qui forment une ceinture interrompue autour du grand et du petit puy de Dôme, on remarque le sonchus plumieri, que l’on retrouve au mont Dore avec le sonchus alpinus, totalement étranger au puy qui nous occupe ; le senecio cacaliaster, l’euphorbe d’hiver, qui est alors en graines, le bunium denudatum, l’œillet de Montpellier, le seneçon à feuilles d’adonis, le laserpitium latifolium et le jasione perennis, dont les belles fleurs bleues contrastent avec la couleur noire des pouzzolanes sur lesquelles on la voit souvent former des touffes arrondies.

Cette belle végétation dure jusqu’au milieu du mois d’août ; on ne rencontre plus ensuite que des verges d’or, quelques épervières et la scabieuse succise, dont les fleurs acquièrent au sommet du puy un tel développement, qu’au premier aspect on croirait qu’elles appartiennent à une espèce distincte. Les airelles se couvrent de fruits, les graines des composées sont emportées par les vents, les gentianes et les martagons se dessèchent, les feuilles des buissons changent de couleur, et la pelouse jaunie disparaît bientôt sous un voile de neige.