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très-escarpés, mais qui tous sont garnis, dans le fond, d’une herbe longue et souvent couchée, ou de grosses touffes de mousses sur lesquelles il est assez difficile de ne pas perdre l’équilibre. Il y avait autrefois un chemin du côté du sud ; mais des éboulemens l’ont interrompu dans plusieurs endroits, en sorte qu’il fallut nous résoudre à descendre sur le gazon. Les personnes qui n’ont pas acquis l’habitude des montagnes sont quelquefois effrayées de la pente rapide contre laquelle elles vont lutter. Cette pente uniforme, l’isolement de la montagne, et la profondeur de la Limagne qu’on aperçoit au loin, frappent quelquefois tellement l’imagination, qu’on a beaucoup de peine à décider à descendre. On fait le tour de la plaine du sommet ; on cherche un côté moins rapide ; on préfère souvent celui par lequel on est monté ; enfin on prend son parti ; et lorsqu’on a fait quelques pas, quand on a vu qu’une chute sur un gazon touffu ne peut produire aucun mal, on trouve bientôt plus commode et plus prompt de descendre que de monter. On peut même s’asseoir sur l’herbe, et se laisser glisser jusqu’au bas, sans qu’il y ait le moindre danger, et l’on est toujours le maître de s’arrêter au moyen de l’herbe sur laquelle on glisse. Si c’est la partie méridio-